jeudi 30 janvier 2014

De Gorda sound à Jost Van Dick...

Véritable mer intérieur, Gorda Sound, au nord de l'archipel, offre de nombreux mouillages, tous protégés. De grands complexes hôteliers, au style néo-créole s'intégrant harmonieusement à une nature préservée, ont colonisés les plus beaux emplacements. L'avantage est qu'ils offrent aux visiteurs de passage de nombreux services. Eaux, gasoil, mini-market, ils se sont tous dotés de petites marina. Les tarifs pratiqués sont à la hauteur de la beauté du lieu. Les bourses moins fortunées, comme celle d'une famille en voyage par exemple, trouveront néanmoins de jolis endroits où plonger l'ancre sans se ruiner.

Hello, sir!

Saba rock, un rocher au milieu de l'eau squaté par un ressort du plus bel effet...

... une pose contemplation s'impose.

 
...d'autres dents de la mer.
 
 
 
...ambiance, ambiance...

 
D'îles en îles, nous parcourons l'archipel au hasard des mouillages, chacun nous révélant sa singularité.





 
who call me ?

 
... et les schadock pompaient ...



 
...nous avons, enfin trouvé le moyen d'être seul avec Sandrine...


 
...navigateurs Américains en pleine action...


 
... la rue principale de la grande ville "Great Harbour" de Jost Van Dick (île au nord deTortola)...

 
 


 
hey man !
 

 


 
et pendant ce temps, le vent souffle toujours sur notre aventure.
 
 

jeudi 16 janvier 2014

Les vierges... tant désirées.

Nous y voilà, notre destination la plus septentrionale avant de redescendre vers la Martinique. Les îles vierges... une promesse !
Il y a deux sortes d'îles vierges, les britanniques et les Américaines. Nous nous contenterons des joyaux de la couronne pour cette fois-ci.
Depuis Anguilla, il y a 80 miles nautiques environs pour rejoindre Virgin Gorda, porte d'entrée de l'archipel.
En théorie, la navigation entre les deux et dans ce sens là (est / ouest) est une promenade de jeune fille, normal, vu le nom de la destination.
Que nenni ! il faut croire que les jeunes filles étaient très énervées cette nuit du 12 janvier. Nous avons appareillé à 20h. de Road Bay pour arriver au petit matin à destination. Les vents annoncés d'Est étaient bien présents, entre 15 et 20 nœuds avec rafales à 30 sous les grains. La mer devait être agitée à forte avec houle de Nord-Est, on en a vu d'autres. 
Le seul soucis, c'est que la Houle de Nord Est venait croiser celle d'Est qui avait oublié de disparaître. Résultat, un champ de bataille pour savoir laquelle des deux allait l'emporter.
On s'est retrouvé au milieu d'une lessiveuse avec des vagues pyramidales ou en éventail, c'était selon, parfois très impressionnantes. 
Si Rêve Bleu, barré par Nestor, notre fidèle pilote, s'est tiré avec brio de cette situation, les pauvres humains aux corps souples et tendres que nous sommes ont souffert du traitement. Sandrine, bien qu'à présent amarinée, s'est retrouvée avec l'estomac sous le menton. Fort heureusement, en position horizontale, il n'est pas allé plus loin. Valentin, en bon p'tit mousse, est allé se coucher une heure après l'appareillage pour se réveiller au levé du jour en pleine forme. Quant à moi, en vaillant capitaine courage, j'ai bravé les éléments et les 14 heures de nav avec sérénité, tu parles! Trois jours après, j'ai encore le corps meurtri par des courbatures du bout des pieds jusqu'au lobs des oreilles.



Les formalités d'usage effectuées, il ne reste plus qu'à partir à la découverte de cette virginité. 
L'archipel est constitué d'une quarantaine d'îles et îlots dont Quatre îles principales. 
Nous débuterons l'exploration par Virgin Gorda avec un premier mouillage, parmi les plus prisés, Les Baths, au sud. Rendez vous incontournable de tous les "Bares boat"(bateaux de location) et autres charters. Nous prenons la bouée (mouillage interdit) du parc National à 7h30 pour être sûr d'avoir de la place, les flottes de location ayant interdiction de naviguer de nuit, nous sommes les premiers sur zone. A 9h du matin, il ne reste plus une bouée disponible.
On comprend pourquoi les images de cet endroit unique et magnifique ornent avantageusement tous les catalogues touristiques. 
D'énormes rochers bordent les plages formant un dédale de cavernes et de grottes ponctué de petites criques aux eaux turquoises translucides. 














La naissance du monde...



samedi 11 janvier 2014

Anguilla... l'attente tranquille

Nous sommes toujours à Anguilla. Le mouillage de Road Bay est paisible. Les conditions météo, bien que pas catastrophiques, nous promettent, jusqu'à présent une mer forte et hachée et des vents de force 6 pour atteindre les îles vierges. Donc, comme nous ne sommes pas pressé, on attend. Une fenêtre, plus calme, se dessine pour ce soir et les jours à venir, alors ... vamos!


L'attente insupportable !










lundi 6 janvier 2014

Anguilla

A quelques miles dans le nord de Saint-Martin, Anguilla, ancienne colonie Britannique, s'offre à nous pour une escale de quelques jours. Nous retrouvons le calme d'un mouillage bien abrité. Saint-Martin n'en possède que très peu, hormis les marinas hors de prix. Nous apprécions, donc cette quiétude retrouvée sur l'eau, un peu tristes de quitter notre pote François et les copains Honfleurais en villégiature tropicale. C'est le propre de l'esprit nomade que nous avons souhaité donner à notre vie. Mais, les cœurs sont remplis de bons moments partagés et nous nous reverrons.
Autre élément que nous avons retrouvé, internet. C'est incroyable, sur l'île d'en face, les connexions sont très bonnes. J'en profite pour mettre à jour le blog et traiter tous les mails en souffrance.




Figure de proue.

Mirage où pas ?
C'est Sandy Island, un banc de sable planté de cocotiers au milieux de l'eau.
J'ai cru apercevoir Robinson Crusoé qui nous faisait des signes !

Je me réveille, en ce matin du 6 janvier, vers 6 heures, heure habituelle. Je suis souvent le premier levé. J'apprécie ce moment dans la torpeur du petit matin, le soleil pointe ses premiers rayons. Je contemple sereinement le paysage et la nature déjà très active. Une tortue qui respire par ici, un couple de pélicans qui pêche leur petit déjeuner par là et les innombrables poissons qui sautent pour tenter d'échapper à leur prédateur. Je pense que je préfère, de loin, être un humain devant son café à l'heure du p'tit dej.

Tiens, Ti pirate pointe sa tête dorée à travers la porte du carré et vient se blottir dans mes bras pour, à son tour, observer les alentours. Nous restons là de longs moments, tous les deux, dans le silence, entrecoupé par des "Papa, Pourquoi ceci ou pourquoi cela ?". Bien que ne possédant pas toujours les réponses, je me plie de bonne grasse à ce rituel, c'est aussi un des buts de notre voyage, que de susciter la curiosité de notre fils aux choses qui l'entourent. De le voir grandir, souriant, curieux, doré comme le métal le plus précieux me rempli de bonheur.


Sandrine, surnommé "la princesse" tous les matins (cela n'a pas l'air de lui déplaire), annonce son apparition en faisant grincer les planchers du carré sous ses pas. Enfin, le plateau, avec tartines, beurre, confiture, à la main, elle gravit les trois marches de la descente. Les yeux encore mi clos et la peau de la joue légèrement fripée par un oreiller trop moelleux, nous échangeons les premiers baisers.

L'équipage, maintenant au complet, entame son troisième mois de vie à bord. Sans parler de bilan, nous ne sommes qu'au début de notre aventure. Nous pouvons, tout de même, faire un petit point.

La vie dans un univers clos comme un bateau, malgré l'espace autour, peut s’avérer très oppressante, nous vivons en permanence 24 h sur 24 tous les trois avec nos caractères et humeurs, parfois nos stress.

Premier constat, nous avons adopté une philosophie dés le départ, "nous ne sommes pas en vacances, nous avons opté pour un style de vie". Cela ne parait pas grand chose et la frontière entre les deux est mince, mais elle est, pour le moment, suffisante pour supporter les inconvénients de la vie de marin. La promiscuité, les aléas météorologiques, l'inconfort d'un mouillage, le soucis permanent de la sécurité du bateau, les communications avec les proches parfois difficiles. Tout cela fait partie intégrante de notre vie, nous l'acceptons et nous le gérons plutôt bien.
Ti pirate, quant à lui, s'est adapté de manière remarquable." Heureux", c'est le mot qui me vient à l'esprit. 
Nos craintes, pour lui, étaient de l'isoler de ses camarades et autres enfants de son age. Il est fils unique et vivre avec papa, maman toute la journée et tous les jours pouvait être pesant et une entrave à sa sociabilisation. 
Il n'en est rien, ce n'était que des craintes d'adultes, certes responsables mais qui sous estimaient la faculté d'adaptation des enfants.
Ses journées s’enchaînent sans se poser de questions et il ne manque pas de partager quelques bons moments avec des camarades de son age, ou même des adultes, rencontrés au hasard des escales. 
Nous avions souhaité garder contact avec ses camarades de classe resté à Honfleur avec la complicité des maîtresses de son école et à chaque nouveaux mail il est ravi de voir ses copains. Merci à ces maîtresses qui prennent le temps de suivre ce blog et d'échanger avec notre Ti pirate. Ses meilleurs copains et copines suivent aussi notre parcours, on les embrasse.



L'école à bord reste le point noir et il faut faire preuve de ténacité pour suivre les cours du CNED. Mais, dans l'ensemble, la maman y arrive plutôt bien, certains jours plus que d'autres. Après tout, il y a tellement de tentations et de distractions vues du cockpit de rêve bleu, qu'il est difficile de se concentrer.
Je ne parlerai que très peu de Sandrine, afin de ne pas déformer ses états d'âme. Je soulignerai juste le fait qu'elle me surprend et je le lui ai dit. Elle s'est adapté à cette vie de façon remarquable. Notamment et il y aurait d'autres exemples, lorsque nous étions bloqué par les conditions météos à l'anse Colombier à St Bart. Nous n'avons pas pu débarquer du bateau pendant, pratiquement, 5 jours. Et bien, rien, aucune plainte, aucune mauvaise humeur. Elle a vraiment intégré cette nouvelle vie. Chapeau !
Sa famille lui manque et internet ne suffit pas toujours à apaiser ce manque. Nous discutons ensemble et la raison finit par prendre le dessus pour qu'elle vive pleinement cette aventure.


Pour ma part, c'est toujours le rêve que j'ai poursuivis depuis longtemps. Je n'avais aucune crainte sur les facultés d'adaptation des uns et des autres. 

La réalité, aujourd'hui, est une chance unique de vivre une aventure hors du commun et elle s'écrit chaque jours. Loin de la déprime métropolitaine, je me ressource. 
Les images, les odeurs, les échanges et rencontres me nourrissent. J’emmagasine de l'énergie pour les années futures. L'eau est mon philtre de jouvence, le ciel mon inspiration et l'air le moteur qui m’emporte plus loin. 
Que sortira-t-il de cette parenthèse existentielle ? Je n'en sais rien. 


Il me vient en mémoire la chanson de Jean Gabin, "Je sais" et cela me fait sourire.
L'incertitude n'est-elle pas un des moteurs de l'existence?